L’Islande, une île exceptionnelle : sculpturale, volcanique, océanique, arctique… L’été, le soleil ne se couche pas complètement, il flirte tout juste avec l’horizon quelques dizaines de minutes, et remonte déjà. La nuit ne s’installe pas, le crépuscule se fond dans l’aurore. La course céleste du soleil, permanente et circulaire, offre des lumières féériques, tantôt filtrées par les nuages, tantôt libérées lors d’éclaircies souvent généreuses. Un paradis pour les photographes ! Délaissé en hiver, le littoral basaltique attire chaque printemps des myriades d’oiseaux mangeurs de poisson et de limicoles picorant dans les prairies gorgées d’invertébrés. Les régions arctiques et subarctiques sont le théâtre estival d’une explosion de vie planctonique , le froid appelant la vie marine. Combien de milliers de tonnes de poissons faut-il pour nourrir ces millions d’oiseaux marins ? Fleuron de cet écosystème, le Macareux moine installe chaque printemps 40% de sa population mondiale en Islande (environ 3 millions de couples). Les Guillemots de Troïl et de Brünnich sont encore plus nombreux. La Bécassine des marais nous intrigue avec son incessant vol nuptial ondulé, sonore et vibrant ; le Pluvier doré, la Barge à queue noire, le Courlis corlieu et le Bécasseau variable paradent sans relâche. Les Phalaropes à bec étroit, animés de mouvements rotatifs et frénétiques, s’agitent parfois à nos pieds… Les petits lacs sont peuplés de Plongeons catmarin et de Plongeons imbrin, qui défendent leur territoire par de puissantes vocalisations parfois inquiétantes... De vifs torrents cisaillent les espaces couverts de mousses et de lichens, se frayant un chemin à travers les blocs de roches basaltiques. Le merveilleux canard Arlequin plongeur évolue dans les remous avec la vélocité d’une truite. Il aime particulièrement stationner sous les ponts.